BRM MESURE LE TEMPS DU BONHEUR
Bernard Richards est un homme heureux. Heureux car il a fait de sa passion, son métier et de son entreprise, une référence. « J’ai été formé à l’Ecole d’Horlogerie et de Micromécanique de Paris à l’issue de quoi j’ai rejoint l’atelier d’horlogerie de mes parents. Nous avions une certaine notoriété avec nos montres siglées Richards-Zeger. Au milieu des années 80′, j’ai décidé de quitter Paris pour m’installer dans le Vexin et créer ma propre société. Pendant plus de vingt ans, j’ai travaillé en sous-traitance pour l’industrie du luxe. Je fournissais notamment les plus grandes maisons suisses » nous raconte, en toute simplicité, Bernard Richards. Il continue « J’ai réfléchi à mon avenir et à celui de ma petite entreprise. Je voulais associer mes deux passions : l’horlogerie et les sports mécaniques. J’ai donc eu l’idée de fabriquer une montre pour ceux qui aiment la course automobile. En 2003, j’ai lancé ma première montre sous la marque BRM, BRM comme Bernard Richards Manufacture. En effet, nous étions – et sommes toujours – la seule manufacture horlogère française. L’idée était bonne mais notre première montre a été un échec commercial : trop chère et peu adaptée au marché de l’époque. On a tout remis à plat et on a créé la BRM V12 (sans aucune relation avec la marque de voitures de course britannique je dois le dire). Cette montre chronomètre est pleine de symboles liés à l’automobile comme, par exemple, les poussoirs du chronomètre en forme de tête de piston, des numéros de course sur le cadran ou les aiguilles trouées, allégées comme le sont les branches d’un volant Motolita. Ce modèle de montre a été le succès déclencheur de mon aventure horlogère ». À la suite de quoi, BRM crée la V6 (la même que V12 mais sans le chronomètre), ou les V7 et V3 pour la clientèle féminine. « Tout est conçu, dessiné, modelé, assemblé, à Magny en Vexin » nous précise Bernard Richards. « Nous y possédons quatorze machines numériques et avons plusieurs ateliers dédiés l’un au tournage, l’autre au décolletage, un autre à la gravure, un autre encore consacré à la peinture etc… J’y travaille avec vingt-cinq compagnons et j’ai eu le grand plaisir d’avoir mon entreprise classée “EPV” (Entreprise du Patrimoine Vivant) par le Préfet du Val d’Oise en octobre 2021. C’est un grand honneur pour l’entreprise et ceux qui y travaillent ».
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La spécificité des montres BRM est double. D’une part, tout est taillé dans la masse que ce soit dans du titane, de l’acier inoxydable ou d’autres métaux rares comme le tantale ou l’inconel. Rien n’est estampé. L’autre caractéristique est une avancée technologique forte puisque tous les mouvements sont montés sur des mini-vérins ce qui fait que les vibrations et les coups n’ont aucun impact sur le fonctionnement des montres BRM. C’est la raison pour laquelle, les pilotes qui les portent les gardent au poignet en course à la différence d’autres marques – parfois célèbres – qui recommandent de ne pas piloter avec elle. « Evidemment, les montres BRM sont étanches à cent mètres et montées avec un verre saphir et leur style permet de les porter en toutes circonstances. Tout ceci attire les clients qui, en outre, peuvent demander une personnalisation de leur montre. Nous avons un mois de délai pour répondre aux souhaits les plus pointus de nos clients. Grâce à cette souplesse, chaque porteur d’une montre BRM est certain de posséder quelque chose de différent et de ne pas avoir la même chose que les autres. Tout cela nous permet de produire deux mille montres par an, vendues généralement entre 8.000 et 10.000 € et même si la gamme s’ouvre à 3.000 €, elle peut atteindre 25.000 € pour certaines pièces exceptionnelles. Nous travaillons essentiellement en France, Allemagne, Bénélux, Japon et USA et participons à environ 300 rassemblements par an que ce soient des courses, des salons ou des événements. Nous sommes donc proches de nos clients avec lesquels nous avons une relation personnelle. En outre, nous avons quelques ambassadeurs de la marque comme, par exemple, Philippe Jude dans le Sud-ouest (06 82 56 39 76) ».
L’avenir s’annonce radieux pour BRM « Le potentiel de clients à satisfaire dans le milieu du sport automobile est énorme. Avec 2000 montres par an, nous sommes loin de saturer le marché. D’ailleurs ce n’est pas notre objectif ! Aujourd’hui, j’ai 64 ans et continue à me faire plaisir loin de toute ambition personnelle démesurée. Il m’arrive de faire quelques séries spéciales comme des montres axées sur la voile pour notre agent basé à l’île Maurice ou une série de cent montres Bombers illustrant les War Birds de la seconde guerre mondiale comme les Spitfire ou les Hurricane mais je reste axé sports mécaniques ».
Avec humour, Bernard Richards avoue « Lorsque que je faisais du karting, je courais après le chrono mais lui ne courait pas après moi ». Aujourd’hui, il développe une gamme de bijouterie masculine baptisée “BRM Luxury” faite de bracelets et d’accessoire en titane taillés dans la masse et confesse « Je suis heureux et j’espère vivre le plus longtemps possible entouré de gens sympathiques. J’aime les gens et les aider est un bonheur partagé. La petite équipe d’Atlantique Old Timer à Bordeaux m’est sympathique et j’ai plaisir à les aider. Ils le méritent ! ».
Jean-Luc Fournier
Interview recueilli le 30 juin 2022