NICOLAS LEROY-FLEURIOT ET CHEOPS TECHNOLOGY
Trop souvent, la réussite professionnelle entraîne un sentiment d’égoïsme comme s’il devenait impératif de “se protéger des autres” et faisait oublier ce principe philosophique de base : “recevoir c’est donner”.
Rencontrer un capitaine d’industrie altruiste devient une exception. Nous avons eu la chance de rencontrer et de passer de longs moments avec un homme de cœur et de passions, Nicolas LEROY-FLEURIOT, P-DG de CHEOPS TECHNOLOGY.
Natif de Montpellier cet homme, débordant de vie et d’enthousiasme, y a suivi de brillantes études à l’Ecole Supérieure des Sciences Informatiques et de Gestion d’Entreprise. « J’y ai décroché un diplôme d’Ingénieur Système mais mon professeur principal d’informatique m’a conseillé de m’orienter plus vers la vente de services informatiques que vers la technique. Je lui dois ma carrière ! » nous a-t-il confié.
Mais voilà un ingénieur ne sait pas vendre, car vendre c’est un métier. Entre 1980 et 1990, deux entreprises informatiques américaines de renom ont des Ecoles de Vente intégrées : RANK XEROX et BURROUGHS leader de l’informatique bancaire qui fusionnera en 1986 avec SPERRY UNIVAC pour devenir UNISYS.
J’ai choisi cette dernière entreprise dont l’école de vente m’a enseigné le Strategic Selling et la vente aux grands comptes. A la sortie de l’école de vente, j’ai été nommé ingénieur commercial en charge des “Mutuelles d’Assurances” pour UNISYS. J’ai occupé cette fonction jusqu’en décembre 1990 mais brûlait en moi le désir de devenir entrepreneur » se souvient Nicolas LEROY-FLEURIOT. C’est ainsi qu’il crée en décembre 1990 la filiale Sud-Ouest du Groupe ARES, leader français des infrastructures informatiques. En 1995, j’ai l’opportunité de m’offrir ma première FERRARI, une 355 GTS.
A 40 ans, en mars 2004, j’ai décidé de m’arrêter de travailler pour enfin profiter de la vie et faire autre chose que travailler… » avoue-t-il, dans un grand sourire.
Mais voilà, 4 mois plus tard, les choses vont se passer différemment. Une seconde rencontre va décider de l’avenir de notre jeune entrepreneur. « Je connaissais bien le P-DG France de la Société Hewlett-Packard. En 2004, il m’a proposé de racheter CHEOPS TECHNOLOGY, une petite société nantaise de 16 personnes, réalisant trois millions d’euros de chiffre d’affaires, et spécialisée dans la migration de systèmes informatiques. C’était un domaine qui m’intéressait et j’ai accepté, pensant naïvement que je n’allais être occupé que deux jours par semaine par cette société. Un certain nombre de collaborateurs d’ARES m’ont rejoint dans cette aventure et très vite, ensemble, on s’est investis énormément dans le développement de l’entreprise en y consacrant 7/7 jours, 18 heures par jour. Notre forte croissance nous a permis de prendre le risque en 2009 de construire notre propre Datacenter en France sur 7500 M2 à Canéjan pour héberger nos clients mais aussi ceux des agences d’ARES, mon ancienne société que nous avons rachetée en juillet 2008, et nous avons lancé avant tout le monde iCod notre première offre de Cloud Computing.
La chance sourit aux audacieux et cela a, encore une fois, été vérifié puisque concrètement, CHEOPS TECHNOLOGY, une petite société de 70 personnes à l’époque, a intégré ARES une entreprise fragilisée de 250 personnes et trois fois plus importante en chiffre d’affaires…
Aujourd’hui, le groupe CHEOPS TECHNOLOGY, organisé en quatre divisions – Infrastructure, Modernisation Technologique, Cloud & Managed Services et Réseau Sécurité – représente 130 millions d’euros de chiffres d’affaires et emploie 600 collaborateurs avec ses 13 agences en France et en Suisse à Genève et à Lausanne. En décembre 2021, Nicolas LEROY-FLEURIOT a cédé le groupe au Fond Edmond de Rothschild Equity Strategies et au fond américain Aquiline, tout en restant membre du Conseil d’Administration. « Une page de ma vie se tourne mais, très attaché à la région bordelaise où j’ai trouvé l’énergie et le réseau indispensables à la réussite, j’ai des projets de développement d’un certain nombre d’activités qui me tiennent à cœur » nous a confié le jeune “retraité”. Et le moins qu’on puisse dire c’est que les passions de cœur – revenons à ce noble constat – sont nombreuses pour Nicolas LEROY-FLEURIOT. Parmi celles-ci, nous en retiendrons trois : l’aviation, il préside la société de jets privés JETKEY, l’automobile de course et la défense de la cause animale.
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Pour ce qui est de la seconde, rappelons qu’il est collectionneur de voitures d’exception et pilote de rallyes historiques au volant de bolides chargés de légende comme les Porsche 911 RSR, BMW M1 PROCAR, Lancia Stratos et Lancia 037 ou Renault 5 Turbo et Alpine Renault 1800 GR4, entre autres. « Je participe avec plaisir à quelques grandes épreuves internationales de renom comme le Tour de Corse ou le Tour Auto mais aussi à des épreuves locales telles que le Bordeaux Aquitaine Classic, le Rallye du Médoc ou le Rallye du Pays Basque. L’important pour moi est d’y prendre plaisir. J’ai longtemps roulé en circuit mais j’avoue nettement préférer courir en rallye car l’ambiance y est faite de convivialité et d’échanges à la différence du circuit où les egos se développent au point d’en devenir hypertrophiés ». Adrien AUDIBERT est son copilote et dirige le garage AUDIBERT & CO dont Nicolas LEROY-FLEURIOT est co-actionnaire. « Il est jeune, intelligent, honnête et bosseur. Je veux l’aider en lui apportant le soutien financier dont il a besoin pour construire un garage 2.0 spécialisé en voitures de collection et de courses. » nous annonce Nicolas LEROY-FLEURIOT, avec un grand sourire. Cela passe par la construction d’un ensemble avec showroom, atelier, salle de restaurant intégré au milieu des voitures sur un terrain de 7000 m2 qui sera situé en périphérie bordelaise non loin de ses actuels bureaux de Canéjan.
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L’autre sujet est la création d’un refuge pour les animaux sauvages et domestiques. « Je connais bien la SPA et la LPO pour être mécène de plusieurs opérations comme la construction de la nouvelle salle de chirurgie du Centre LPO du Bassin d’Arcachon à Audenge. Je veux aller plus loin en créant ici une SPA 2.0 qui permettrait d’employer – en réinsertion – des sans domicile fixe, souvent attachés aux animaux. Ils trouvent auprès de ces derniers ce que la vie leur a refusé. Ce sera gagnant-gagnant pour eux et pour les animaux » déclare-t-il.
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Quand on demande à Nicolas LEROY-FLEURIOT pourquoi il entreprend tout cela alors qu’il pourrait, égoïstement, vivre sur des yachts ou dans des paradis fiscaux, il répond simplement « Je vis la vie que j’avais rêvé d’avoir quand j’étais jeune. Je considère donc que la vie m’a gâtée et il me parait normal de renvoyer l’ascenseur à d’autres qui n’ont pas forcément eu cette chance. C’est presque un devoir et on ne peut que regretter que certains n’en aient pas conscience ou pire, ignorent cette obligation morale ».
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Cette générosité, non feinte, se retrouve, dans le soutien que CHEOPS TECHNOLOGY apporte à “Atlantic Old Timer”. « Cette structure a su me séduire. Composée uniquement de bénévoles, ceux-ci œuvrent à la reconnaissance de l’automobile ancienne sur Bordeaux par des opérations comme la Traversée de Bordeaux, les Bordeaux Classic Days mensuels ou le sympathique “Rallye des Œufs de Pâques” organisé avec et au profit des enfants malades. Ils savent fédérer des entreprises pour atteindre leurs objectifs. Je leur tire mon chapeau pour leurs actions. Bien que très éloignés évidemment de mes activités professionnelles, j’ai décidé de les aider depuis plusieurs années. La cession de mon entreprise ne devrait pas remettre en cause ce partenariat. C’est ma façon de les remercier de leur foi et de leur engagement ».
Propos recueillis par Jean-Luc Fournier
Le 17 décembre 2021